Comment rédiger un texte académique

Ce matériel a été confectionné à partir du chapitre 6 : Aspectos formales en la redacción de trabajos científicos, de l’ouvrage : PANTOJA VALLEJO, Antonio (Coord.). Manual  básico para la realización  de tesinas, tesis y trabajos de investigación. Editorial EOS: Madrid, 2009. p. 155-159). Le matériel respecte l’élaboration de l’auteur du texte original. Tous droits cédés à FUNIBER.)

1. La composition des textes écrits. Le processus d’écriture

Synthèse de la partie portant le même titre, qui apparaît dans le chapitre 6 : Aspectos formales en la redacción de trabajos científicos, de l’ouvrage : PANTOJA VALLEJO, Antonio (Coord.). Manual  básico para la realización  de tesinas, tesis y trabajos de investigación. Editorial EOS: Madrid, 2009. p. 155-159)
[Cette synthèse a été réalisée en respectant  l’élaboration de l’auteur du texte original. Tous droits cédés à FUNIBER]

Quand un jeune chercheur tente pour la première fois d’écrire les résultats d’une recherche, il est face à la panique de la feuille blanche commune. « Face au défi de mettre à l’écrit ce qui doit être dit, l’angoisse prend possession de lui : il se dit qu’écrire est très difficile » (Martínez de Sousa, (2007, p. 117).

Il ne fait aucun doute que ce qui est fondamental dans un écrit scientifique est la matière que l’on désire communiquer, mais il est aussi vrai que sans ordre d’exposition, il est impossible d’établir de communication adéquate. Au début de tout écrit scientifique, l’auteur a entre les mains une grande quantité de matériel brut, une « nébuleuse informe » (Martínez de Sousa, 2007, p. 118). Mais via l’étude et l’écriture, nous faisons culminer le travail.

Cassany (1999, pp. 13-17) considère que l’écriture c’est « être capable d’exprimer des informations de manière cohérente et correcte pour que les autres personnes la comprennent », tout en assurant qu’il « existe autant de manières d’écrire que d’écrivains et d’écrivaines. On ne peut pas donner de recettes valables pour tous, […]. Chacun doit développer sa propre technique d’écriture. »

[…]

Un chercheur qui souhaite refléter de manière précise les résultats de son travail doit agir comme les écrivains experts qui possèdent une large gamme de stratégies ou micro-habiletés pour exprimer de manière intelligible ses idées : ils font des schémas, ils écrivent des brouillons préalables, ils relisent, etc. Il ne fait aucun doute qu’on ne peut pas agir de manière spontanée. Il faut générer les idées, les enrichir et les traduire dans un code écrit qui prenne obligatoirement en compte les futurs lecteurs du travail.

L’écriture d’un travail académique, comme tout autre type d’écrit, dépend uniquement de l’émetteur qui réalise parfois inconsciemment trois subprocessus : planification, écriture et révision. Pour que la tâche soit ef ficace, ces subprocessus doivent se faire de manière consciente. Les tâches impliquant chaque processus sont variées.

1.1. Planification

Ce subprocessus, préalable à l’écriture, peut se réaliser à tout moment de l’exécution du travail. Lors de la planification, les écrivains se font une représentation mentale des informations qu’aura le texte final. Il n’y a pas encore de schéma complet. Lors de cette phase, une série de question surgit :

a) Qu’est-ce que je veux écrire et dans quel but ? La réponse déterminera une structure textuelle concrète. L’information qui va être transmise se trouve dans la mémoire du chercheur, mais aussi dans la bibliographie, les livres et les articles ; dans la discussion avec les professeurs, les fiches, etc. et elle se récupère différemment. Cette première partie a été baptisée génération d’idées et elle est très difficile car les débutants ne savent parfois pas récupérer et réunir les informations, d’où un recours à la simple association d’idées.

b) À qui le texte s’adresse-t-il ? Dans la communication écrite, le récepteur est absent et nous ne pouvons donc donner aucune information. De plus, il existe des écrits qui, à mesure de leur écriture, requièrent que l’on fasse référence à la situation et au contexte dans lequel l’information a pris racine pour pouvoir comprendre ce qui est communiqué.

c) Comment vais-je le dire ? Quelle structure vais-je utiliser ? Comment dois-je organiser l’information pour que le texte soit plus efficace ? Quel ordre dois-je suivre ? (González Las, 1999, p. 71-73).

Outre les problèmes de contenu du texte qu’il faut résoudre, nous devons aussi prendre en compte les questions pragmatiques et textuelles. Après avoir résolu toutes ces difficultés, l’information obtenue est généralement désorganisée et doit être ordonnée. L’organisation d’idées constitue le subprocessus se chargeant de structurer les informations et décide de l’ordre dans lequel elles doivent apparaître. Pour cela, nous pouvons utiliser des cadres synoptiques, des car tes conceptuelles, des schémas ; en d’autres termes, toute stratégie permettant de structurer l’information et de faciliter l’écriture du texte postérieure. Cela requiert des révisions successives et affecte le sens et la cohérence du texte.

Pour finir, il est nécessaire de formuler les objectifs que dirigera le processus de la composition du texte.

1.2. Rédaction

Cette phase consiste en un ensemble d’opérations à travers lesquels les idées préalablement accumulées prennent la forme d’un texte écrit. Cette partie du processus suppose une grande complexité car elle exige d’avoir développé certaines habiletés pour résoudre les problèmes qui se posent dans l’acte de l’écriture : organisation du contenu, procédés syntactiques, choix des connecteurs et du lexique adéquat, ponctuation, orthographe, etc. De nombreux problèmes pragmatiques peuvent également se présenter lors de cette phase : intention, destinataire, structure textuelle. Des révisions continues seront nécessaires et nous devrons revenir à l’opération antérieure à de nombreuses occasions.

1.3. Révision

La planification et la révision différencient les productions orales des productions écrites. Dans les productions orales, en raison de la soudaineté et de la spontanéité, il n’y a pas le temps de vérifier ce que l’on dit. En revanche, dans les productions écrites, il peut s’écouler beaucoup de temps du moment où l’on planifie au moment où on considère le texte terminé, c’est pour cela que l’on doit réfléchir et rectifier ce que l’on croit convenable (González Las, 1999, p. 72). La révision se fait à tout moment de l’activité, pas seulement à la fin et elle peut affecter également la planification d’une partie ou de l’ensemble du texte. Certains auteurs révisent très fréquemment, lorsqu’ils ont écrit quelques phrases, mais il est plus fréquent de le faire après avoir rédigé un groupe de phrases, un paragraphe ou une page. Cette stratégie aide l’écrivain à maintenir le sens global du texte.

Pendant la révision, nous pouvons évaluer les résultats et vérifier si l’on a atteint les objectifs proposés. Dans ce subprocessus, nous pouvons identifier et résoudre n’importe quelle difficulté ; malheureusement, le fait de détecter un problème ne signifie pas que l’on sache le corriger. Pour le résoudre de manière adéquate, il faut dominer des stratégies linguistiques et mécaniques déterminées. On a démontré que les bons écrivains consacrent davantage de temps à la révision de leurs écrits et que lors de ce processus, ils sont conscients des lecteurs à qui s’adresse le texte ; ils s’inquiètent de ce que ces derniers les comprennent et ils se relisent souvent pour détecter les erreurs. Ils se mettent à la place du récepteur, ce qui les aide en outre à résoudre certains problèmes lors de la révision.

Il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser « un processus de rédaction linéaire et ordonnée, dans lequel on planifie d’abord la structure du texte, avant de rédiger un brouillon ; puis de réviser et de terminer par la version finale du texte écrit » (Cassany, 1988, p. 106-107). Le processus peut être récursif et cyclique : il peut être interrompu à tout moment pour recommencer. Dans le processus linéaire, la structure planifiée au début se conserve jusqu’à la finalisation de l’écrit, on ne change rien et durant le processus on ne recherche aucune nouvelle idée ou, si elles apparaissent, on ne les incorpore pas au texte. Dans le processus récursif, la structure initiale peut être reformulée au fur et à mesure que de nouvelles idées surgissent, que l’on ne connaissait pas auparavant, et il est alors nécessaire de modifier l’approche préliminaire, à la lumière de nouvelles lectures ou recherches.

Il faut toujours garder à l’esprit le destinataire du texte pour ainsi choisir le registre de langue, le lexique et la complexité de l’expression. S’il est vrai que dans un écrit de recherche (article, thèse, mémoire de recherche, etc.), les lecteurs potentiels vont être des spécialistes en la matière dont on suppose qu’ils ont un niveau linguistique élevé, on doit tout de même fournir simplicité et clarté. Une fois de plus, on doit respecter un conseil de Martínez de Sousa (2007b, p. 117) qui recommande d’éviter la recherche excessive et l’obscurantisme expressif, en précisant que « les circonlocutions n’enrichissent pas le texte, au contraire elles l’appauvrissent ».

2. Questions textuelles

Synthèse de la section portant le même titre, qui apparaît dans le chapitre 6 : Aspectos formales en la redacción de trabajos científicos, del libro : PANTOJA VALLEJO, Antonio (Coord.). Manual básico para la realización de tesinas, tesis y trabajos de investigación. Editorial EOS: Madrid, 2009, p. 159-162).
[Cette synthèse a été réalisée dans le respect de l’élaboration de l’auteur du texte original. Tous droits cédés à FUNIBER]

Lorsqu’on compose un texte, il faut faire appel à une série de stratégies qu’on ne possède pas toujours. Si le chercheur a une bonne maîtrise du code écrit, il n’éprouvera aucune difficulté à rédiger le texte résultant de la recherche.

Mais parfois un chercheur qui n’a pas à être nécessairement un spécialiste en philologie, ne dispose pas de toutes les connaissances nécessaires pour mener à bien son travail : il a des doutes sur certaines questions d’ordre orthographique, il ignore quel mot utiliser dans une phrase déterminée, il ignore comment enchaîner les paragraphes. Et cela ne doit pas être nécessairement préoccupant lorsque le chercheur est conscient de ses doutes et carences en matière linguistique car il et peu fréquent que n’importe quel écrivain, même un spécialiste, possède toutes les connaissances de la langue. Il n’y a pas de problème lorsque ce manque de maîtrise se perçoit car il y a énormément de manières de remédier à ce problème, la meilleure restant la consultation des manuels adéquats : dictionnaires, grammaires, encyclopédies et les méthodes informatiques qui facilitent la consultation rapide de tous les doutes pouvant surgir. Sans aucun doute, le résultat final sera un texte bien élaboré ne contenant ni équivoque ni erreurs orthographiques ou grammaticales. Pour consulter ces manuels, nous devrons, selon Cassany (1988, p. 109) maîtriser certaines micro habilités complémentaires que ce chercheur nomme stratégies de soutien, car elles ne font pas partie du processus de composition basique puisqu’un écrivain peut élaborer son texte sans avoir à recourir à aucune de ces aptitudes.

Le texte d’un travail de recherche, quel que soit son objectif final, doit être clair, contenir tout ce que le chercheur doit transmettre et être bien rédigé. Il ne fait aucun doute qu’une bonne grammaire et une écriture réfléchie rendront facile la lecture de la thèse, la mémoire de la recherche ou l’article.

Concrètement, dans l’élaboration d’un travail de recherche, il existe deux moments importants très liés à l’aspect linguistique : son écriture et sa soutenance. Cette partie tentera d’aider le débutant aux questions liées à l’écriture.

Lorsqu’il écrit le texte, le chercheur doit montrer sa capacité à concevoir, structurer et rédiger la recherche. Souvent, une rédaction embrouillée ou défectueuse peut ruiner une bonne recherche.

On déduit de ce que l’on vient de dire que tout chercheur, peu importe sa spécialité, doit prendre bien soin de sa manière de rédiger, au niveau de l’orthographe, de l’organisation textuelle, c’est- à-dire de son écriture.

Nous tenterons de résoudre ici quelques doutes et insécurités que pose la langue à un locuteur, un écrivain et principalement aux chercheurs et chercheuses lorsque vient l’heure de rédiger leurs travaux : mémoires et thèses. Pour des raisons évidentes, nous nous contenterons de traiter quelques questions pouvant résulter difficiles ou pour le moins douteuses. Dans l’espace qu’on nous a assigné, nous ne pouvons pas faire un résumé des erreurs les plus communes de notre écriture, résumé qui plus est serait incomplet.

2.1. Macrostructure d’un travail

Une œuvre et par conséquent une thèse, une mémoire de recherche, un article scientifique, peut être divisé en tomes, parties ou sections dans lesquelles on inclue des portions de texte déterminées.

Les tomes sont les volumes dans lesquels se divise une œuvre. La division conceptuelle n’est pas arbitraire mais doit répondre à un ordre intellectuel. Dans une thèse, il peut y avoir plusieurs tomes, le premier constitué du corps du travail, le second des annexes et le troisième du matériel photographique, par exemple.

Les parties sont les différents éléments qui divisent une œuvre ou un travail. Chacune d’entre elles est composée par un nombre déterminé de sections ou divisions internes qui, à leur tour, contiennent des chapitres qui ont un titre propre.

2.2. Microstructure d’un travail

Elle constitue la division la plus importante d’un travail, c’est-à-dire les chapitres. Ces derniers comportent une série d’unités sémantiques qui contribuent à exposer le contenu de l’œuvre.  De plus, ils se divisent généralement en sections et en paragraphes

2.2.1. Les chapitres

Ils accueillent les divisions de la matière pour une meilleure exposition de son contenu. Si leur extension est excessive, ils se sous-divisent en sous-chapitres pour que le contenu soit mieux structuré.

2.2.2. Paragraphes

Un paragraphe est un ensemble de phrases liées qui développent un thème unique. C’est une unité supérieure à la phrase et inférieure au texte (Cassany, 1999, p. 84).  Selon la définition académique (DRAE, 2001, p.1144), il s’agit de « chacune des divisions d’un écrit signalées par une lettre en majuscules au début de la ligne et un point à la ligne à la fin du fragment d’écriture ». Il convient peut-être de nuancer cette définition, car il faut souligner que ces divisions doivent avoir une unité significative, « un paragraphe constitue une unité de sens et non un simple enchaînement de phrases ayant un lien entre elles » (Garnacha y Montolío, 2000, p. 70). Nous pouvons conserver la définition de Martínez de Sousa (2007b, 211) quand il assure la chose suivante : « Les paragraphes sont des unités structurelles du texte formées par une phrase ou une série de phrases qui constituent un bloc thématique unitaire et homogène ». En fonction du contenu du paragraphe et du style de l’auteur, les paragraphes peuvent avoir une extension très variable. […]

Peut-être le chercheur novice peut-il et doit-il s’inspirer des recommandations et même des trucs que nous donne Cassany (1999, p. 82-93) pour structurer les paragraphes, mais contentons-nous ici de légères considérations. Le paragraphe, plus particulièrement dans les textes brefs, devient le seul responsable de la structure globale du texte. On parle de paragraphes d’introduction, de conclusion, de résumé, d’exemples, etc. Un paragraphe n’a pas de longueur déterminée car celle-là varie selon le type de texte, la taille du support ou l’époque historique. Selon les recommandations de Cassany, chaque page doit avoir entre trois et huit paragraphes, bien qu’il reconnaisse le danger de réduire une recommandation à des chiffres absolus.

2.2.3. Phrase

Si l’on fait un tour des manuels de rédaction qui existent sur le marché, et il y en a beaucoup, nous pouvons voir que la majorité recommande une longueur d’entre 20 et 30 mots par phrase. Il faut tenir compte du fait que la plupart du temps on parle d’ouvrages qui se consacrent de manière expresse au style des journalistes ou moyens de communication (Le Monde, ABC, etc.) et que l’on cherche donc des rédacteurs qu’ils aient un style simple,  agréable et proche. Une autre chose est, en effet, le style d’un écrit académique qui s’adresse à un lecteur expert et donc, qui ne requiert pas la même immédiateté que les médias.

Mais en général, dans un texte académique aussi, plus l’écrit est simple et limpide, plus il sera compréhensible. Si l’on considère ce que l’on vient de dire, il faut bannir les propositions et le style confus, et beaucoup de spécialistes de l’écriture insistent sur ce point (Cassany, 2007, p. 97-104). Les phrases très compliquées, aux abondantes incises, coupent le flux de pensée naturel et rendent le résultat complexe et difficilement compréhensible. Bien que la longueur des phrases ne soit pas soumise à des normes rigides et qu’elle dépende en grande partie du style de l’écrivain, il est plus facile de commettre « quelque discordance syntactique » dans les longues phrases que dans les courtes (Garachana, 2000, p. 196-204). Une phrase gagne en clarté si l’on élimine tout ce qui est superflu et accessoire. Nous devons au moins essayer de faire en sorte que les incises apportent une information utile, dans le cas contraire, elles peuvent gêner et rendre la lecture confuse.  Pour parvenir à un style clair et compréhensible, un chercheur ou tout écrivain doit se mettre à la place du lecteur et vérifier que la lecture est claire et intelligible. Si ce n’est pas le cas, la phase suivante consistera à élaguer et éliminer tous les éléments superflus qui compliquent le fil conducteur en le transformant en galimatias impossibles à comprendre.

3. Propriétés textuelles de base

Synthèse de la partie portant le même titre, qui apparaît dans le chapitre 6 : Aspectos formales en la redacción de trabajos científicos, de l’ouvrage : PANTOJA VALLEJO, Antonio (Coord.). Manual  básico para la realización  de tesinas, tesis y trabajos de investigación. Editorial EOS: Madrid, 2009. p. 164-172)
[Cette synthèse a été réalisée en respectant  l’élaboration de l’auteur du texte original. Tous droits cédés à FUNIBER]

Les textes académiques et scientifiques sont des unités d’information. Lorsque nous rédigeons, nous devons donner la priorité à ce que nous voulons dire, au contenu, mais nous envisageons également la manière dont nous allons le dire, l’expression. Par conséquent nous devons appliquer les règles discursives qui se fondent sur le respect des propriétés textuelles de base : adéquation, cohérence et cohésion.

Un texte écrit ne peut pas se permettre d’avoir les mêmes caractéristiques propres au langage oral : variétés du langage, changements de registre, changements de ton, superposition d’idées et de sujets. Au contraire, il doit transmettre les résultats de la recherche dans une langue stable et standard, ranger les idées et inclure les références.

L’adéquation est une propriété textuelle qui nous permet d’adapter les facteurs principaux de la communication à la situation concrète et à chaque type de texte (Sánchez Lobato, 2006).

Comme à l’oral, nous devons également prendre en considération l’interlocuteur, le destinataire, à l’écrit, que les chercheurs novices oublient souvent. Dans les textes académiques et scientifiques qui nous intéressent, les récepteurs seront tous les lecteurs des travaux et, de manière immédiate, les membres du jury qui vont juger la thèse ou le mémoire de la recherche.

Par conséquent, pour que nos textes soient en adéquation, il faut tenir compte du sujet lorsque l’on choisit le langage, le registre linguistique, le style et en définitive la mise en relation du contenu et de la forme de langage du texte avec la situation communicative.

La cohérence textuelle « permet de comprendre et d’interpréter le contenu du texte par parties et dans sa totalité, en le dotant d’unité organisationnelle, thématique, logique (linéaire, hiérarchique), progressive et pertinente » (Sánchez Lobato, 2006, p. 288).

Elle consiste à sélectionner et organiser l’information qui convient au sens du texte, de telle sorte que le récepteur perçoive le message de manière claire. Via la cohérence, on établit quelle est l’information pertinente que nous devons communiquer et comment nous devons le faire. Pour que notre texte écrit soit cohérent, nous devons respecter une série d’éléments : envisager le sujet autour d’un noyau thématique, sélectionner les informations et nous demander si toutes les données que nous voulons communiquer sont présentes, suivre  un  plan  ou  un  schéma  hiérarchique  et  systématique  contenant  les  idées essentielles, assurer la  qualité  de  l’information, la  clarté  des  idées  et  l’ordre d’exposition de  ces dernières.

En d’autres termes, nous devons tenir compte du noyau thématique, de la structure, la quantité et la qualité de l’information. Ainsi, nous construirons un thème logique et cohérent permettant une lecture facile.

D’un autre côté, nous devons aussi prendre soin de la cohésion d’un texte, autrement dit de la relation entre ses parties. Les paragraphes et les phrases formant un texte ne peuvent pas être isolés, ils doivent au contraire s’assembler afin d’aboutir à une unité de sens complet. Via la cohésion, on parvient à une relation grammaticale et sémantique entre les différentes parties qui composent la partie écrite. Les mécanismes de cohésion assurent l’interprétation correcte d’une phrase ou d’un paragraphe en relation avec les autres et aident le lecteur à suivre la ligne du discours. La cohésion, par conséquent, donne une unité au texte. Le code de la langue possède une série de ressources pour que l’ensemble d’un texte fasse sens.

4. Quelques points d’orthographe et de style

Cette section abordera les points suivants :Voici un résumé des règles d’orthographe et de style de la langue française visant à corriger les erreurs récurrentes et à améliorer le style des écrits scientifiques.

Majuscules

Les signes de ponctuation

Les abréviations et

La typographie des locutions latines et des mots étrangers

4.1. MAJUSCULES

Prennent la majuscule

  • Les noms propres : noms de famille, prénoms, noms d’une œuvre, lieux géographiques : Tremblay; Jacques; un Renoir  Canada; Lennoxville; Acadie
  • Les noms propres dans une comparaison, si un long usage n’en a pas fait un nom commun :

Il me donne des ordres comme un petit Napoléon !

  • Les noms de lieux désignant la provenance des produits :

un vin du Rhin                                       un vase de Saxe

 Exemples et règles tirés de la page Internet suivante : http://www.bertrandboutin.ca/Folder_151_Grammaire/ P_a_majhtm#_prennent_la_majuscule. Consulté le 20 août 2015.
  • Le premier mot d’une phrase, d’une citation : Il m’a dit : « Téléphone-moi. »
  • Les fêtes religieuses et nationales, la fête du Travail, la fête des Mères, etc. : Noël  le 1er Juillet (fête du Canada)

le 24 Juin (fête du Québec)                     le 14 Juillet (fête de la France)

le jour de l’An; le Nouvel An                    le mercredi des Cendres la Toussaint                                                         le Vendredi saint

la Saint-Jean                                          la fête de la Confédération

Pâques                                                  le Mardi gras

la fête des Pères                                    le jour des Rois

  • Le mot état quand il désigne un pays ou son gouvernement :

le chef de l’État                                      la raison d’État

les finances de l’État                              l’État de Californie

 

²     Les noms et adjectifs employés comme surnoms :

Alexandre le Grand                                Toronto la Pure

Alger-la-Blanche                                     Montréal la Chic

  • Les noms de marques de produits, de types ou de modèles :

une Toyota Corolla                                  le fromage allégé Voltigeur

une Mercury Lynx                                  une Ford Mustang

une Labatt                                             un Peps

une Molson                                            un Seven-Up

  • Les noms de peuples :

les Allemands                                        les Acadiens les Amérindiens                                     les Inuits

les Canadiens français                           les Suisses romands, les Romands les Asiatiques                                        les Vietnamiens

  • Les mots secrétariat et département :

le Secrétariat à la jeunesse du Québec

le Département d’économique de l’Université Laval

le Département d’économie de l’Université de Moncton

  • Les titres honorifiques et les appellations de politesse, lorsqu’ils remplacent un nom de personne ou lorsqu’on s’adresse directement à la personne :

C’est le Directeur de la publicité qui a eu cette idée.

J’ai parlé au Président.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Le Secrétaire-trésorier et le Vice-président étaient avec le Premier ministre et le Sous- ministre.

  • Les titres (ouvrages, journaux, revues) :

–  Si le titre est une phrase, seul le premier mot prend la majuscule.

–  L’article prend la majuscule seulement s’il fait partie du titre.

–  L’adjectif prend la majuscule seulement s’il précède le nom. Chaque personnage ou sujet d’un roman prend la majuscule.

le journal La Presse ; le journal Le Devoir ; le journal Le Droit la pièce de théâtre Les Femmes savantes de Molière l’épopée mystique La Divine Comédie de Dante

le Dictionnaire des relations du travail de Gérard Dion

le roman Le Rouge et le Noir de Stendhal

le roman Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy

les romans Le Planétarium et Les Fruits d’or de Nathalie Sarraute

  • Les points cardinaux désignant une région :                                      l’Allemagne de l’Ouest   l’Amérique du Sud                                                   le pôle Sud                                      la Corée du Nord

Ne prennent pas la majuscule

  • Les noms de villes ou de régions qui désignent un produit très connu :

un havane                                      du gruyère                                un bourgogne

un camembert                                un cheddar                               un saint-émilion

  • Les noms propres qui sont devenus des noms communs :

un diesel                                        un watt

le milli-curie                                    un ampère

  • Les points cardinaux qui désignent l’orientation :

se diriger vers le nord de la ville       le sud-ouest de la province

mardi                  dimanche               février

l’été                      le printemps         novembre

  • Les noms de langue et les adjectifs désignant un pays, une province, une ville, une région :

parler le français                              connaître l’anglais et le russe                     la population québécoise                  une coutume canadienne-française la vie montréalaise                            une ville estrienne

 

4.2. PONCTUATION

4.2.1.     SIGNES DE PONCTUATION

« Leur rôle consiste à marquer les pauses et l’intonation avec laquelle on doit lire les énoncés, organiser et ses dif férents éléments » (Dpd, 2005, p. 604). C’est de la ponctuation que dépendent parfois le sens exact et l’intonation adéquate d’un texte.

Les règles de ponctuation peuvent contenir une certaine marge de subjectivité dans certains cas. Ce degré de subjectivité fait que certains auteurs parlent de ponctuation stylistique.

4.1.1.     Point

Le point est le plus ancien signe de ponctuation puisqu’il date de l’Antiquité. Le mot ponctuation lui-même remonte à punctum, point en latin. Les usages de ce signe ont beaucoup varié jusqu’au XVIe siècle, époque à laquelle la ponctuation moderne a commencé à se fixer, notamment grâce à l’invention de l’imprimerie.

Aujourd’hui, ce signe, de ponctuation forte, correspond à une pause longue. On emploie le point principalement pour marquer la fin d’une phrase déclarative et pour abréger un mot ; on parle alors de point final et de point abréviatif.

Lorsqu’il termine la phrase, le point est suivi d’une majuscule. Il est au contraire suivi d’une minuscule lorsqu’il est employé pour abréger un mot, à moins que cette abréviation ne se trouve à la toute fin de la phrase, puisque le point abréviatif se confond alors avec le point final. Notons que les points de suspension se confondent également avec le point final, mais que le point final ne se confond pas avec un point d’exclamation ou un point d’interrogation qui appartient à un titre d’œuvre. Un espacement suit le point, mais aucun ne le précède.

Cette partie concernant chaque signe de ponctuation est tirée de la section correspondante de la Banque de dépannage linguistique en ligne. Vous pouvez la consulter dans sa totalité (avec des exemples à la clé) à l'adresse suivante : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_basp?Th=1&Th_id=321&niveau=. Consultée le 20 août 2015.

 

Une phrase dont le verbe est à l’impératif peut se terminer par un point ou par un point d’exclamation, selon l’intonation et l’expressivité qu’on lui prête.

4.1.2.     Virgule

La virgule est, sans conteste, le signe de ponctuation le plus complexe. Ses emplois sont nombreux et variés tant sur le plan syntaxique que pour les nuances de sens qu’elle permet. La virgule est aussi le signe qui cause le plus d’hésitation et d’erreurs quand vient le moment de l’employer ; il faut éviter autant la profusion de virgules, qui morcelle trop la phrase, que la rareté, source d’ambiguïté.

On explique habituellement les emplois de la virgule en faisant appel à différents critères : pause à l’oral, longueur et place des éléments qu’encadrent les virgules, sens de la phrase, etc. Bien que la virgule corresponde généralement à une courte pause à l’oral, c’est davantage du côté de la syntaxe qu’il faut chercher si l’on veut savoir quand et comment employer ce signe. Un emploi judicieux de la virgule n’est possible que si l’on a une bonne compréhension de la structure de la phrase et de ses différentes composantes (sujet, groupe de verbe, compléments), et une idée claire du sens que l’on veut donner à la phrase.

L’emploi de la virgule est donc lié à la fonction syntaxique des éléments qu’elle sépare et, par conséquent, contribue au sens global de la phrase. Tant au point de vue syntaxique que sémantique, la virgule assume trois rôles : elle permet l’addition, la soustraction ou l’inversion d’éléments dans la phrase.

La virgule permet d’additionner des éléments, c’est-à-dire de juxtaposer, de coordonner des mots ou groupes de mots qui ont le même statut grammatical mais sans recourir à une conjonction de coordination. Elle sépare ainsi des unités de même fonction grammaticale ou encore des propositions entières.

La virgule peut marquer une inversion, c’est-à-dire le déplacement d’un segment par rapport à l’ordre « normal » de la phrase. Ici encore, il s’agit de virgule double puisque le segment déplacé est encadré.

Signalons enfin que dans certains emplois, la virgule n’a aucun effet syntaxique, son effet étant alors purement stylistique. Elle peut, par exemple, ajouter une valeur argumentative aux éléments qu’elle sépare.

4.1.3.     Point-virgule

Le point-virgule est un signe de ponctuation moyenne ; sa valeur se situe entre celle de la virgule et celle du point. Il permet de lier (car il lie davantage qu’il ne sépare) deux propositions ayant un point commun au point de vue du sens. Il permet d’organiser les différentes propositions, de souligner l’enchaînement des idées énoncées, de clarifier le plan du discours. Principalement employé dans les longues phrases, il peut également lier de courtes propositions étroitement liées par le sens.

On emploie souvent le point-virgule pour séparer les différents éléments d’une énumération, que cette énumération soit horizontale ou verticale.

On emploie le point-virgule entre des phrases juxtaposées dans des contextes où l’on établit clairement un lien logique entre le contenu des deux propositions. On peut ainsi exprimer un rapport d’implication, d’opposition ou de succession. Le point-virgule signale alors l’unité de l’ensemble. Le point-virgule peut aussi lier des phrases juxtaposées parallèles, c’est-à-dire dont la structure et le contenu sont semblables. On y exprime souvent une opposition, une comparaison, un contraste. Le point-virgule met alors en évidence la symétrie des propositions qu’il lie. Lorsque le point-virgule lie de telles phrases, le verbe de la deuxième (et des suivantes, s’il y a lieu) peut être sous-entendu. Dans ce contexte, le point-virgule devient essentiel, puisqu’il s’oppose alors à la virgule, qui marque l’ellipse.

La valeur du point-virgule se situant entre celle de la virgule et celle du point, ce signe de ponctuation est par fois employé pour séparer, au sein d’une phrase complexe, différents éléments de même fonction qui s’enchaînent, particulièrement lorsque certains de ces éléments compor tent déjà une ou plusieurs virgules. Le point-virgule joue alors le rôle d’une « super virgule » coordonnante. Il rend alors la structure du texte et l’enchaînement des idées plus clairs, facilitant ainsi la lecture de la phrase.

4.1.4.     Deux-points

On l’utilise pour introduire un exemple, une définition, une citation, un sous-titre, un discours rapporté, une énumération ou une explication. Le deux-points est essentiellement un signe qui annonce ce qui suit.

On évite généralement d’employer le deux-points plus d’une fois dans la même phrase, sauf si l’un d’eux introduit une citation ou s’il en fait partie. Une telle répétition risque en effet de rendre la phrase confuse. Par ailleurs, le deux-points doit être précédé d’une espace insécable et suivi d’une espace sécable. On doit le faire suivre d’une minuscule, à moins qu’il n’introduise un nom propre, un titre d’œuvre, une citation, etc., puisque ceux-ci prennent normalement la majuscule.

Dans un titre, le deux-points établit une relation logique particulière entre un sujet (le thème) et ce qu’on en dit (le propos). Cet emploi du deux-points permet d’annoncer à la fois le sujet du texte et l’idée dominante, tout en réduisant au minimum le nombre de mots utilisés. L’ellipse que permet le deux-points crée ainsi un effet percutant. Un titre ou un sous-titre ne se termine toutefois jamais par un deux-points.

On emploie le deux-points pour introduire une citation, pour rapporter un discours oral ou écrit. Ce discours est habituellement placé entre guillemets. Sauf exception, une majuscule doit suivre le deux-points, puisqu’il s’agit la plupart du temps d’une phrase complète.

EXEMPLE :

Pierre Corneille a écrit : « Chaque instant de la vie est un pas vers la mort. »

On emploie le deux-points pour établir une relation logique entre deux énoncés ; on dit alors qu’il introduit une explication. Cette information supplémentaire, qui permet d’éclaircir ou de préciser l’énoncé précédent, peut exprimer une cause, une conséquence, une analyse, une synthèse, un jugement, etc. Dans tous ces cas, le mot suivant le deux- points prend normalement la minuscule.

4.1.5.     Points de suspension

Les points de suspension (…), aussi appelés trois points ou anciennement points suspensifs, expriment de l’inaccompli, de l’inachevé, du non-dit, bref, l’expression incomplète d’une idée. La phrase est laissée en suspens (comme l’indique le terme suspension), soit parce que le locuteur a été interrompu, soit parce que l’auteur veut marquer une pause ; il revient alors au lecteur d’imaginer la suite. Cette pause peut exprimer, par exemple, une hésitation du narrateur, une réflexion qui se prolonge, un silence, un secret, un sentiment tel que la perplexité, un effet de surprise ou un choc à venir, les rêveries ou les méandres d’un monologue intérieur.

Les points de suspension sont également utilisés dans les énumérations incomplètes, pour signifier qu’il y aurait d’autres éléments à mentionner. Ils sont employés dans ce sens au lieu de etc. (abréviation de et cetera « et les autres choses ») et ne doivent donc pas figurer à la suite de cette abréviation, car ce serait une répétition inutile.

Les points de suspension vont par trois, sans espace entre chaque point. Il n’y a pas d’espacement avant ce signe mais un espacement après, sauf s’il est suivi d’une virgule, d’un point d’interrogation ou d’un point d’exclamation.

Lorsque des points de suspension sont placés à la fin d’une phrase, ils tiennent lieu de ponctuation finale et se confondent avec le point. Selon les codes typographiques, ils se confondent aussi avec le point abréviatif, mais d’autres ouvrages indiquent plutôt que ces deux signes doivent être combinés, et séparés par une espace insécable. Les points de suspension peuvent aussi se combiner avec d’autres signes de ponctuation. Ils sont suivis d’une minuscule ou d’une majuscule, selon qu’ils terminent la phrase ou non.

4.1.6.     Parenthèses

Les parenthèses viennent toujours par deux. On appelle le premier signe, « ( » parenthèse ouvrante, et le second,  » ) » , parenthèse fermante. Les parenthèses peuvent encadrer un mot, un groupe de mots, une phrase ou même plusieurs phrases. Le texte que contiennent les parenthèses est aussi désigné par le mot parenthèse, au singulier.

La fonction des parenthèses est de permettre l’insertion d’un élément accessoire dans une phrase. Cet élément peut être une réflexion, une précision, une énumération, un commentaire, un exemple, etc. L’élément inséré est accessoire parce qu’il n’est pas nécessaire à la compréhension de la phrase et parce qu’il n’influence pas sa syntaxe. La parenthèse ouvrante interrompt le cours normal de la phrase, qui reprend après la parenthèse fermante ; ainsi, si on enlève les parenthèses et son contenu, la structure de la phrase est intacte.

La parenthèse ouvrante est toujours précédée d’un espacement, mais n’est jamais suivie d’un espacement. Quant à la parenthèse fermante, elle n’est jamais précédée d’un espacement, mais elle est suivie d’un espacement ou d’un signe de ponctuation, sauf dans cer tains emplois particuliers. Soulignons enfin que le caractère (italique ou romain) des parenthèses doit être le même que celui de la phrase principale, et non celui des mots entre les parenthèses.

4.1.7.     Crochets

Les crochets indiquent au lecteur que le texte qu’ils contiennent a été écrit par une autre personne que l’auteur.

Les crochets peuvent contenir divers types de précisions qui viennent clarifier le texte. On peut insérer entre crochets tout renseignement qui permettra au lecteur de mieux comprendre une citation, par exemple le nom de la personne désignée par un pronom personnel, ou encore un synonyme d’un mot peu courant. On peut également y rétablir les mots qui ont été abrégés ; dans ce cas, on n’est pas tenu d’insérer un espacement avant le crochet ouvrant ou après le crochet fermant, selon le cas.

On peut également supprimer une partie du texte. Pour que le lecteur sache qu’on a fait une suppression, on insère des points de suspension entre crochets à l’endroit où se trouvait le texte supprimé.

4.1.8.     Guillemets

Les guillemets jouent deux grands rôles : marquer le discours rapporté (citations et discours directs) et mettre en valeur ou à distance un mot ou un groupe de mots. Ces deux grandes fonctions se subdivisent en plusieurs emplois plus particuliers.

Dans l’usage, il y a souvent concurrence entre l’italique et les guillemets dans certains emplois, par exemple pour les citations, les mots étrangers non francisés, les néologismes, les titres d’œuvres et les formes critiquées. Dans la presse en particulier, les citations sont fréquemment encadrées de guillemets et écrites en italique pour les distinguer encore davantage du contenu rédactionnel (bien que l’emploi de deux marques ne soit pas réellement utile pour indiquer où commence et où se termine la citation). Pour éviter la confusion à l’intérieur d’un même document, on doit adopter une règle et s’y tenir. Si le texte est écrit à la main, on peut guillemeter ou souligner ce qui figurerait en italique dans un document électronique ou dans un texte imprimé.

Sauf exception, les guillemets s’emploient par paires, les guillemets ouvrants («) accompagnant les guillemets fermants (»). Dans un texte en français, on doit utiliser les guillemets français, en forme de chevrons doubles (« »), qu’il s’agisse de guillemeter des mots français ou des mots d’autres langues. Par contre, si l’on doit guillemeter un élément à l’intérieur d’un passage déjà entre guillemets, on utilise successivement les guillemets français, anglais, puis allemands pour marquer les différents niveaux de citations.

EXEMPLE :

Voici comment le journaliste rapporte ses propos et ceux de la députée : « J’avais fait la déclaration suivante au bulletin de nouvelles : “Elle a accusé le ministre d’être ‘menteur et hypocrite’ à la Chambre des communes.” Ce n’est donc pas moi qui ai traité le ministre de menteur et d’hypocrite, mais bien la députée. »

Ces différents types de guillemets appellent quelques précisions.

Les guillemets français (« »), appelés abusivement chevrons à cause de leur forme, sont ceux que l’on utilise normalement dans un texte français. Une espace insécable sépare les guillemets ouvrants et fermants du texte guillemeté.

Les guillemets anglais (“ “) se présentent sous la forme de doubles apostrophes dont la première paire est à l’envers ; on fait parfois la distinction entre guillemets anglais (“ “) et guillemets américains (“ “), aussi appelés petits guillemets. On ne met pas d’espace entre le texte ainsi guillemeté et ces guillemets.

Les guillemets allemands se présentent généralement sous la forme d’apostrophes simples (‘ ‘)

ou (‘ ‘). Il n’y a pas d’espace entre le texte ainsi guillemeté et ces guillemets.

L’une des fonctions les plus importantes des guillemets est d’encadrer les citations. Or, le cumul de signes de ponctuation, notamment en fin de citation, peut susciter des hésitations chez le rédacteur. Il faut dire que les ouvrages de référence ne proposent pas tous les mêmes règles à ce sujet : la question est plus complexe qu’il n’y paraît à première vue. Les typographes ont instauré des conventions qui, tout en ayant le mérite de simplifier certains usages, ont le défaut d’en compliquer d’autres et de créer des illogismes. L’important est d’adopter une méthode et de s’y tenir tout au long d’un texte.

Commençons par trois principes généraux. D’abord, on commence la citation par un guillemet ouvrant et on la clôt par un guillemet fermant. Ensuite, il faut distinguer la ponctuation appar tenant à la citation, qui est incluse à l’intérieur des guillemets, de la ponctuation appartenant à la phrase où figure la citation. Enfin, on doit guillemeter les paroles rapportées telles quelles, contrairement au discours indirect, qui demande des modifications grammaticales et qui ne nécessite pas l’usage des guillemets.

EXEMPLES :

  • Il déclara : « Cet endroit est merveilleux. » (Discours direct)
  • Il déclara que cet endroit était merveilleux. (Discours indirect lié : pas de guillemets)
  • Citation d’une phrase complète

Si la citation est une phrase complète, elle est souvent annoncée par un deux-points et elle commence par une majuscule. Elle perd son point final si elle est au début ou au milieu de la phrase où elle s’insère ; mais si la citation termine la phrase, elle conserve son point final et aucun point n’est ajouté après le guillemet fermant.

  • Citation d’un fragment de phrase

Si, dans une phrase, on ne cite qu’un mot ou un groupe de mots, les guillemets n’encadrent que ces mots et, le cas échéant, leur ponctuation propre. Lorsqu’on cite une proposition introduite par la conjonction que (ou qu’), cette conjonction reste à l’extérieur des guillemets puisqu’elle n’appartient pas à la citation. On place également hors des guillemets l’ar ticle, l’adjectif possessif ou l’adjectif démonstratif qui précède une expression ou un mot seul.

  • Incise

Lorsqu’une brève incise coupe la citation, on inclut cette incise dans les guillemets, bien qu’elle ne fasse pas partie de la citation comme telle ; si elle est longue, on ferme les guillemets avant l’incise pour les rouvrir après, afin de délimiter clairement ce qui appartient vraiment à la citation.

4.2.     SIGNES AUXILIAIRES

4.2.1.     Tiret

Le tiret, qu’on appelle souvent moins en typographie, est un petit trait horizontal plus long que le trait d’union. Ce signe s’emploie seul ou par paire ; on parle souvent de tiret simple et de tiret double.

On utilise souvent le tiret par paire pour insérer un passage dans une phrase, un peu comme le feraient des parenthèses ou une paire de virgules. Les tirets attirent plus l’attention que ces deux signes en présentant le passage en question plus détaché du texte ; ils mettent donc davantage en valeur l’élément qu’ils isolent. Ce passage peut apporter une précision, une objection, une conclusion, un commentaire personnel, etc., sur ce qui précède. Les tirets sont précédés et suivis d’un espacement. Pour éviter qu’un tiret ne se trouve seul en fin ou en début de ligne, on peut utiliser des espaces insécables.

Dans les index, les tables des matières et les articles des dictionnaires, on emploie parfois le tiret pour remplacer un mot ou un groupe de mots qu’on veut éviter de répéter.

EXEMPLES :

Adjectif, p. 234

Accord de l’-, p. 237

TERMINOLOGIE, n. f.

Étude systémique de la dénomination des notions appartenant à des domaines spécialisés de l’expérience humaine et considérées dans leur fonctionnement social. La – s’intéresse à la structure, au déve loppement, à la dif f usio n, à l’usage e t à la gestion des données terminologiques.

Le tiret permet de joindre des éléments comprenant déjà un trait d’union, notamment dans les toponymes surcomposés, c’est-à-dire comprenant déjà un élément composé (avec un ou des traits d’union). Le tiret n’est alors ni précédé ni suivi d’un espacement.

EXEMPLES :

Denise visitera la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean cet été. (Tiret et non trait d’union entre Saguenay et Lac-Saint-Jean).

On peut employer le tiret pour séparer les différents éléments d’une énumération verticale. On le met alors devant chacun des éléments de l’énumération, toujours suivi d’un espacement. Ces éléments peuvent commencer par une majuscule ou par une minuscule.

EXEMPLE :

La Banque de dépannage linguistique comprend des articles sur les sujets suivants :

 

  • l’orthographe ;
  • la grammaire ;
  • la syntaxe ;
  • la ponctuation ;
  • le vocabulaire ;
  • la typographie ;
  • les sigles, abréviations et symboles ;
  • les noms propres ;
  • la prononciation ;
  • la rédaction et la communication.

Le tiret peut aussi séparer les éléments d’une énumération horizontale. Il n’y a alors aucun tiret devant le premier élément.

EXEMPLE :

La Banque de dépannage linguistique comprend des ar ticles sur les sujets suivants : l’or thographe ; – la grammaire ; – la syntaxe ; – la ponctuation ; – le vocabulaire ; – la typographie ; – les sigles, abréviations et symboles ; – les noms propres ; – la prononciation ; – la rédaction et la communication.

On peut aussi combiner le tiret avec un chiffre ou une lettre dans les énumérations verticales. Dans ce cas, la lettre (majuscule) ou le chiffre (romain ou arabe) est suivi d’un point, d’un espacement, du tiret et d’un espacement. Chaque élément de l’énumération commence par une majuscule. C’est souvent cette disposition qu’on préconise lorsqu’on présente les titres des différentes divisions d’un texte.

EXEMPLE :

-Le français en Europe

–  Le français en France

–  Le français en Belgique

–  Le français en Suisse

–  Le français dans les autres pays européens

Le tiret peut aussi séparer les éléments d’un sommaire lorsqu’ils sont présentés à l’horizontale. Dans ce contexte, généralement, chaque élément du sommaire est suivi d’un point.

EXEMPLE :

Chapitre I : Le français en Europe. Le français en France. – Le français en Belgique. – Le français en Suisse. – Le français dans les autres pays européens.

 

4.3. ABRÉVIATIONS

Selon le Larousse (édition en ligne), l’abréviation consiste en une réduction graphique d’un mot ou d’une suite de mots, ainsi que le mot résultant de cette réduction.

On distinguera deux types d’abréviations.

Les abréviations de circonstance, propres à chaque domaine, à chaque ouvrage.

Remarque : Dépendamment de la fréquence d’utilisation des abréviations dans un ouvrage et leur nombre, il convient d’en dresser la liste en tête d’ouvrage.

Toute cette  partie  est  extraite,  par  fragments  du  site  internet suivant :   http://www.les-abreviacom. Consultée le 20 août 2015.

Les abréviations conventionnelles (qui font l’objet de prescriptions légales : les symboles) et les abréviations courantes (fixées par l’usage) qui elles ne peuvent être modifiées et sont admises par tous.

4.3.1.     PROCÉDÉS DABRÉVIATION

Il existe différents procédés d’abréviation et donc différentes règles d’écriture.

  • Abréviation construite à partir de l’initiale du mot

L’abréviation peut se construire à partir de l’initiale du mot, écrite soit en minuscule, soit en majuscule suivie d’un point abréviatif (sauf dans les cas des symboles des unités de mesure : h, s, l, m, etc. et des points cardinaux : N, S, E, O).

(page), f. (feuillet)…

M. (monsieur)…

  • Abréviation construite par suppression des lettres finales

L’abréviation peut seulement reprendre les premières lettres du mot, suivies du point abréviatif.

Hab. (habitant), dép. (département), ex. (exemple)…

  • Abréviation construite par suppression des lettres intérieures

L’abréviation peut reprendre le début et la fin du mot, cette fois-ci, sans point abréviatif. bd (boulevard), Mlle (mademoiselle), tjs (toujours), qqn (quelqu’un)…

Dans les cas des titres de civilité et des nombres, l’abréviation sera de préférence marquée par l’initiale suivie de petites lettres supérieures, ou “ en exposant “.

Mme (madame), Dr (docteur), 1er, 2d,

On trouve également dans certains cas le o, dernière lettre du mot notée en petite lettre supérieure. (Notez qu’il s’agit bien de la lettre o et non d’un 0 (zéro) ou du symbole des degrés °).

no (numéro), r o (recto), v o (verso)…

 

 

4.3.2.     RÈGLES DESPACEMENT DES ABRÉVIATIONS

Si les éléments de l’abréviation sont tous d’une lettre, aucune espace ne les sépare. Seulement le point abréviatif.

c.o.d. (complément d’objet direct) ; c.-à-d. (c’est-à-dire) ; n.m. (nom masculin)

Notez toutefois qu’il n’est pas faux d’user d’une espace insécable – la méthode est d’ailleurs celle prônée par l’Imprimerie Nationale. Elle tend seulement à disparaître car avec l’informatique, l’espace normale est souvent substituée à l’espace insécable ; l’abréviation risque donc d’être coupée et les lettres isolées rejetées à la ligne suivante.

Si les éléments de l’abréviation ne sont pas tous d’une seule lettre, une espace les sépare. Hist. anc. (Histoire ancienne) ; C. civ. (Code civil).

4.3.3. SIGLES ET ACRONYMES

Le sigle

Du latin juridique sigla « signes abréviatifs », le mot sigle désigne selon le nouveau Petit Robert, une « suite des initiales de plusieurs mots qui forme un mot unique prononcé avec les noms des lettres. »

EXEMPLES :

HEC (École des hautes études commerciales)

IBM (International business machines)

Les sigles, français ou étrangers, s’écrivent en lettres capitales sans point abréviatif, ni espace, ni trait d’union entre les lettres. Et sans accent également. Ils sont invariables.

L’acronyme

Du mot anglais acronym « mot formé d’initiales ou de syllabes de plusieurs mots » désigne selon le nouveau Petit Robert, un « sigle prononcé comme un mot ordinaire. »

EXEMPLES :

UNICEF (United Nations children’s fund – Fonds des Nations Unies pour l’enfance)

Ils s’écrivent généralement en lettres capitales et suivent les mêmes règles que les sigles : pas de point abréviatif, pas de trait d’union, pas d’accent.

EXEMPLES :

UNESCO (United Nations educational, scientific ans cultural organization – Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture)

Lorsque l’acronyme est devenu nom commun comme sida (syndrome immunodéficitaire acquis), il s’écrit alors en lettres minuscules, éventuellement avec capitale initiale. Le cas échéant, l’acronyme sera accentué.

EXEMPLES :

Radar (Radio detection and ranging)

Laser (Light amplification by stimulated emission of radiation)

Cedex (Courrier d’entreprise à distribution exceptionnelle)

Dans ce cas, il accepte – comme un nom commun – la marque du pluriel.

EXEMPLES :

Ovni – pluriel : ovnis.

Pour préserver la clarté d’un exposé on suivra ces quelques règles :

  • Lors du premier emploi du sigle ou de l’acronyme, on indiquera une fois pour toute sa signification entre parenthèses.
  • Lorsque les sigles et acronymes sont nombreux, on dressera une table récapitulative.
  • On évitera la surenchère de majuscules lors de la transcription du sigle ou de l’acronyme. On ne les mettra que lorsque le mot l’impose. INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) CRF (Croix-Rouge française)
  • Les sigles et acronymes conservent le même genre que leur dénomination.

 

La LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) Une PME (petite et moyenne entreprise).