Comment rechercher des informations sur Internet

AUTEURE : Carmen L. Rodríguez Velasco

Le présent document entend présenter quelques normes, en termes de conseils, qui peuvent s’avérer utiles pour ceux qui font face à la tâche difficile de faire des recherches sur Internet, dans le cadre de l’élaboration de travaux scientifiques.

Parler de recherche, implique une action intentionnelle pour trouver quelque chose. C’est dans ce sillage que nous nous situons, en accord avec Carles Monereo (2009) : la recherche comme une activité pour trouver une information de façon intentionnelle, consciente, stratégique, en contraste avec le fait de trouver quelque chose sans le vouloir, par hasard ou par chance.

Toutefois, une recherche active, critique et réflexive n’est pas une habitude ou un automatisme inné en nous. Elle suppose une formation ou un entraînement qui, dans la majorité des cas nous est donnée tout au long de notre cycle de formation.

Raison pour laquelle la présente partie est centrée sur les normes destinées à combler les déficits dans ce sens. Il s’agit simplement d’une ressource, et non pas un guide exhaustif et valide pour une quelconque situation. Il correspond à chacun de nous pour nous entraîner à une pratique intentionnelle, réflexive et critique.

1. Quel type de chercheur suis-je ?

Acquérir de nouveaux apprentissages, en termes de ressources personnelles et stratégies pour effectuer des recherches sur Internet, suppose que nous nous apercevions de l’endroit où nous sommes, le type de chercheur que nous sommes aujourd’hui. Avant de faire une classification, ou de nous attribuer une certaine étiquette, l’autoévaluation nous permettra de connaître le chemin à parcourir pour être un chercheur stratégique.

Conformément aux investigations citées par Monereo (2008), on identifie en principe quatre profils de conduite au moment d’effectuer des recherches :

  • Chercheur passif
  • Chercheur actif
  • Chercheur sélectif
  • Chercheur stratégique

Une personne qui se considère chercheur passif trouve l’information de manière accidentelle, sans déployer de plans ou guides spécifiques pour la trouver. À travers une sorte de zapping, elle visite les différents points d’informations, et de manière hasardeuse, elle collecte des données pour le travail qu’elle réalise à ce moment. Elle réalise la recherche la plus commune, par un mot ou une phrase liée au thème, ou bien par un auteur ou un titre, et à partir de là elle « se laisse conduire » ou navigue entre l’information qui apparaît, sans y appliquer de filtres discriminatoires de manière intentionnelle.

Une personne qui se considère chercheur actif, au contraire, cherche l’information de manière intentionnelle et rigide, en partant de routines de recherche et de points d’informations déjà connus de ceux à qui cela arrive (par exemple : Wikipédia1). Pour matérialiser un comportement adéquat de ce type de chercheur, on peut dire qu’il s’agit d’une personne qui lorsqu’elle veut entamer une recherche sur un thème qui lui paraît nouveau, a recours à Wikipédia comme première référence où se trouve la matière. Elle parvient ainsi à s’orienter concernant les auteurs, les opinions, les thèmes connexes, les contextes dans lesquels les auteurs ont le plus travaillé. Avec ce premier sondage, elle peut par la suite faire des recherches plus adéquates avec un profil sélectif et stratégique.

Le chercheur sélectif est également sélectif dans sa recherche, mais il tient aussi compte de certains éléments de qualité connus pour choisir l’information qui lui sera finalement utile. Cela suppose que pour faire ses recherches, il élabore d’abord cer tains critères de sélection d’informations pour que celles-ci soient de bonne qualité, connaître les sources qui lui fourniraient des informations de qualité, et lesquelles lui offriraient une information à « prendre avec des pincettes », ou à remettre en question. Avec ces critères, il oriente sa recherche plus focalisée, spécifique, ou sélective. En guise d’illustration, un chercheur sélectif se documenterait d’abord sur ñle sujet en utilisant diverses sources, comme par exemple Wikipedia. à partir de là, il concevrait des critères pour rechercher l’information, par exemple, des sites Internet d’universités où le thème a été le plus souvent traité, des congrès ou des conférences ayant abordé la thématique ou des thématiques en lien, des auteurs ayant lancé les recherches et contemporains, etc.

Contrairement aux chercheurs précédents, le chercheur stratégique est caractérisé par la flexibilité avec laquelle il exécute le processus de recherche, partant de peu d’éléments préfixés, et traitant de concevoir les stratégies ajustées à la particularité de chaque contexte de recherche. Cette personne peut se comporter de la même manière que le chercheur sélectif, la particularité de son comportement repose sur la flexibilité avec laquelle il exécute chaque processus de recherche. Pour chaque cas, il se focalise d’abord sur l’élaboration de stratégies qui peuvent lui donner l’accès aux outils qui sont conformes aux critères de qualité, comme le chercheur sélectif, mais ne suit pas les même étapes pour chaque cas, même s’il ne pense pas principalement, pour le cas concret, aux éventuelles sources susceptibles d’offrir une information pertinente. Nous dirions que le chercheur consacre un temps à tracer une route pour ses recherches, qu’il va évaluer durant sa mise en marche, tout en la réélaborant, ou la modifiant via la navigation sur la toile.

Quel profil se rapporte le plus à vous ? Comment entamer des recherches plus effectives ou adéquates au profil du chercheur sélectif ou stratégique ? Les parties suivantes offrent quelques conseils qui pourraient s’avérer utiles pour ces recherches.

1. Il s’agit d’une encyclopédie d’Internet où tout visiteur peut faire des suggestions ou introduire de nouveaux termes et développer l’information à propos. Cette méthode de conception et de gestion partagée et collaborative résulte être un outil puissant, même s’il peut être remis en question, quand il s’agit de l’utiliser comme source académique rigoureuse. Toutefois, actuellement, plusieurs auteurs la considèrent comme un point de départ, ou bien la prennent en compte pendant le développement des thèmes qu’ils élaborent.

2. Apprendre à chercher sur Internet : quelques normes

Bien que la partie précédente nous donne des pistes pour effectuer des recherches plus effectives sur la toile, dans la présente partie, notre objectif principal est d’offrir quelques conseils ou normes qui peuvent s’avérer utiles. Il ne s’agit pas de recettes magiques, encore moins de chemins uniques. Justement, selon les explications données pour caractériser le chercheur stratégique, sa particularité est précisément la flexibilité avec laquelle il entame chaque recherche. Il en résulte qu’une simple caractéristique peut normaliser et optimiser les manières de faire des recherches sur Internet.

Toutefois, entre la recherche passive et la recherche stratégique, il existe un ensemble de possibilités. Nous allons nous focaliser sur ce spectre de diverses options pour donner quelques normes ou conseils aux chercheurs novices.

Des études réalisées avec des experts en recherche, dans le domaine de la psychologie de l’éducation virtuelle, convergent en cinq phases typiques (Monereo, 2009) :

  1. Recherche active via un enchaînement de liens.
  2. Exploration et révision des documents trouvés.
  3. Différenciation et étiquetage de l’information clé.
  4. Disposition de signaux pour détecter une nouvelle information pertinente.
  5. Extraction et utilisation de l’information collectée.

Comme nous pouvons le constater, le processus de recherche n’obéit pas à une logique linéaire, mais une fois les progrès obtenus, ils peuvent nous amener à initier de nouvelles recherches, plus singulières, marquées par la pertinence qui caractérise l’information initialement trouvée. Cela rend le processus complexe. Nous dirions que ce type de recherche suppose un entraînement mental pour maintenir plusieurs fenêtres ouvertes à la fois, pour connecter les informations extraites d’une autre source, mais aussi pour ouvrir de nouvelles fenêtres à partir de s thèmes émergents. Raison pour laquelle une formation ou un entraîne ment so nt nécessaires. Concernant ces processus pédagogiques ou formatifs, diverses études ont été réalisées et des propositions ont été faites. Pour élaborer ces recommandations, nous avons pris pour fondement le modèle de Carles Monereo (2009)2 et les normes proposées par David Molero (2009)3, comme source documentaire de base.

2.Voir : MONEREO, C. (2009) « Apprendre à trouver et sélectionner une information : de Google à la prise de notes » dans : Psicología del aprendizaje universitario: la formación en competencias. Juan Ignacio Pozo Municio, María Puy Pérez Echeverría (coords.), 2009, ISBN 978-84-7112-598-9, pp. 89 – 105.
3.Voir :  MOLERO,  D.  (2009)  « Documentation  et  recherche  d’informations »  dans :  Manual  básico  para  la realización de tesinas, tesis y trabajos de investigación. Pantoja Vallejo, Antonio (Coord.). Editions EOS : Madrid, 2009. pp. 101-12

Moment 1 : planification de la recherche

Chercher sur Internet est un processus qui ne commence pas par la mise en marche de l’ordinateur, l’ouverture d’un moteur de recherche, ou l’entrée d’un terme. Pour réussir sa recherche, il est important de la planifier en premier. En revanche, nous pouvons naviguer pendant longtemps, tout en zappant, et collecter une information que nous n’allons pas forcément utiliser.

Parfois, nous pensons que la planification est une perte de temps. Nous vous invitons à considérer la planification comme un investissement : investir du temps pour gagner du temps.

Au moment de la planification nous devons considérer les éléments suivants :

  • La finalité de l’information : pourquoi avons-nous besoin de trouver une information précise ?

Nos besoins concernant la recherche peuvent avoir différents degrés de complexité. Nous pouvons partir de la simple définition d’un terme, à la compréhension d’un point de vue, qui implique élaborer des définitions, des contextes, un arbre de thèmes associés, etc.

Il s’en suit que notre recherche peut se réduire à une phrase, ou supposer une ou plusieurs chaînes de connecteurs, y compris arriver à supposer différents itinéraires de recherche, à partir de divers paramètres.

  • Connaissances antérieures : sur le thème et sur le processus de recherche à proprement parler

Pendant que nous nous interrogeons sur la finalité de la recherche, il convient également de se poser les questions suivantes :

Que savons-nous du sujet pour lequel nous voulons faire des recherches ? Quelles expériences avons-nous concernant les processus de recherche similaires et en relation avec les différents systèmes de recherche sur internet ?

La réponse à ces questions nous guidera tout au long de l’élaboration du processus de recherche.

  • Où chercher ?

Il ressort que les documents sources à consulter peuvent être divers. Dans ce chapitre, nous nous focaliserons sur ceux disponibles sur Internet. Même si Internet est uniquement l’une des ressources ou sources d’informations, ses possibilités sont illimitées. Il en résulte l’importance de planifier le lieu de recherche.

Nous pouvons, par exemple, utiliser un quelconque moteur de recherche générique (Google) ou spécifique, selon la discipline ou la matière que nous voulons chercher. Nous pouvons chercher dans une base de données spécialisée ou dans une autre créée par les utilisateurs de la toile, comme Wikipédia ; tout comme dans des répertoires spécialisés, ou directement sur un site thématique.

Toutefois, pour décider de ces variantes, il convient de connaître d’abord les caractéristiques et options pour, conformément à nos idées, organiser la recherche selon un itinéraire ou un autre, et les ressources. Dans cette partie nous ferons une description exhaustive de chacune d’elles, nous en mentionnerons quelques-unes, comme stimulation d’une lecture plus détaillée de la part de ceux qui entendent faire des recherches plus effectives et stratégiques.

Il est courant d’aborder le sujet de la recherche. Les bases de données documentaires sont utiles aux travaux de troisième cycle, en raison de la validité et de la crédibilité des contenus, mais aussi du prestige des auteurs desdits documents. Même si l’accès à certaines de ces bases peut être restreint, elles nous permettent d’obtenir des données basiques de documents qui peuvent être consultés in situ dans les bibliothèques universitaires. Comme nous l’avons déjà mentionné, Internet est une source de recherche parmi tant d’autres, elle n’en est pas la seule. Nous avons besoin de le savoir pour ne pas donner trop d’importance à son utilisation, tout comme pour simplifier ou ignorer la potentialité des autres ressources documentaires présentes dans les bibliothèques, centres statistiques, institutions spécialisées dans le domaine.

Bases de données documentaires

Les bases de données documentaires ressemblent à des espèces de bibliothèques virtuelles, même si elles ne contiennent pas toujours les textes entiers, encore moins n’y font référence. Plusieurs de ces bases sont spécialisées. Il est important de nous familiariser avec le champ disciplinaire qui nous concerne, et avec ses bases de données. L’accès à ses bases n’est pas toujours libre, et encore moins gratuit. Les aspects de cette nature sont également pris en compte lors de la planification du lieu de recherche. De même, il peut exister des bases de données dans plusieurs langues, et conformément à notre compétence de lecture, nous évaluerons si nous devons orienter notre recherche vers l’une d’elles.

  • Critères de qualité

Faire une recherche sur Internet dans le cadre d’un travail d’investigation implique la considération d’une série de critères qui servent de filtres de qualité concernant l’information. Il s’agit de prendre en considération le fait que tout ce que nous trouvons n’est pas valide, par conséquent, nous devons apprendre à trier l’information, en fonction de la qualité de son apport à la recherche scientifique.

Dans ce sens, nous devons vérifier :

a) la validité et la crédibilité d’un document ;
b) son actualité ou le rythme d’actualisation de la source d’information ;
c) le prestige ou la renommée des auteurs ;
d) le degré de pertinence selon le contenu recherché et les objectifs à atteindre.

Pouvoir déterminer la qualité implique une expérience en la matière ou une connaissance de la thématique recherchée. Toutefois, pour les investigateurs novices, il existe certaines ressources qui peuvent s’avérer utiles.

L’une d’elles est relative au degré d’impact des revues. Évaluer le degré nous permet de savoir quelles sont les revues les plus considérées en fonction des thèmes, des auteurs les plus cités ainsi que les institutions éducatives les plus présentes dans la production scientifique via la publication d’études dans les revues à caractère scientifique (Molero, 2009). Cette information entend être d’une grande valeur pour orienter nos recherches, et pour filtrer les découvertes en fonction des critères de qualité4.

Bien qu’il existe des critères d’évaluation de la qualité des sources, il existe des sources peu fiables, ou de valeur douteuse pour une étude ou une investigation scientifique. Même s’il n’est pas possible de dresser une liste détaillée des URL ou sites avec cette caractéristique (la liste pourrait être très longue), nous pouvons ajouter aux critères susmentionnés, d’autres questions à prendre en considération lorsque nous évaluons la validité ou la non-validité d’une information trouvée sur Internet.

À ce sujet, il convient simplement de vérifier la source : vérifier que l’information que nous lisons provient d’une source originale ou bien chercher à connaître son origine. Ainsi, nous pourrons évaluer, dans le cas de sites spécialisés dans des domaines précis, s’il ne s’agit pas d’une source originale. Les chaînes de courriels, les forums publics, blogs ou autres espaces où nous pouvons lire des informations sur internet, même s’ils peuvent éveiller en nous des réflexions productives, ne constituent pas des sources de documentation fiables pour des sujets scientifiques.

4. Même si l’exemple est limité à ces champs de connaissance, il pourrait s’avérer utile pour d’autres disciplines, puisque l’évaluation fonctionne de manière similaire au plan opérationnel.

Moment 2 : réalisation d’actions de recherche

Ce moment se distingue par la réalisation d’actions de recherche proprement dites. Une fois que nous avons élaboré des stratégies de recherche dans la phase précédente, nous avons également réalisé des consultations sur Internet pour identifier les auteurs pertinents d’un thème de recherche, ou les institutions ou contextes où l’on traite de thématiques en rapport avec notre thème d’étude, nous procéderons dans ce deuxième temps aux recherches primaires (textes originaux) ou secondaires, relatives à nos sujets de recherche.

Pour ce qui est des procédures de recherche, des auteurs comme Marchionini, cité par Monereo (2009), en décrivent trois catégories : les mouvements (moves), les tactiques (tactics) et les stratégies (strategies).

Comme le relève ledit auteur, les mouvements sont des actions menées, discrètes : notamment écrire une direction dans une case URL ou retourner à une page antérieure ; les tactiques consistent à prendre des décisions ponctuelles sur la recherche : notamment modifier le mot clé initial, ou copier et coller une donnée ; les stratégies, quant à elles, impliquent l’utilisation consciente et délibérée d’un ensemble organisé de tactiques : notamment choisir un système spécifique pour la recherche, ou mieux adapter le mot clé.

Le tableau suivant illustre avec une nette précision la description que nous venons de faire.

Mouvements (Moves) Tactiques (Tactics) Stratégies (Strategies)
·        Scroll : utiliser la barre de déplacement pour réviser l’information.

·         Return : retourner à une information antérieure.

·         Frame : changer de cadre pour trouver une information.

·         Type : entrer une adresse URL.

·         Arrow : utilisation des hyperliens.

·         Keyboard : utilisation du clavier pour sélectionner.

·         Menus :  utilisation des menus déroulant pour rechercher.

·         Right click : utilisation du clic droit de la souris pour conserver une information.

·         Print : utilisation de la fonction imprimer.

·         Home : utilisation du bouton Accueil.

·         Review : réviser le matériel sur l’écran pour s’assurer que l’information est nécessaire.

·         Query : modifier la recherche, changeant ou ajoutant des termes dans la boîte de dialogue correspondante.

·         Switch : passer à un autre type de ressource de recherche.

·         Copy : copier une information à partir d’une autre source et l’utiliser à nouveau.

·         Choosing : choix de la ressource de recherche (moteur, Web, etc.).

·         Keyword broad : utilisation d’un mot clé large ou général.

·         Keyword narrow : utilisation d’un mot clé précis ou spécifique.

·         Tree : recherche d’un thème via des catégories sémantiquement liées (en arbre).

·         Locating : emplacement de ressources pour résoudre un problème d’information.

·         Verify : s’assurer qu’une information trouvée est correcte.

·         Previously : utilisation de l’information précédemment recueillie.

·         Boolean code : utilisation des opérateurs booléens dans la boîte de dialogue pour préciser la recherche

Tableau 1.

Liste de mouvements, tactiques et stratégies de recherche, selon le modèle de Marchionini (1995). Source : Monereo (2009), p.95.

Moment 3 : supervision et évaluation de la recherche

Ce moment caractérise un chercheur stratégique, et même si pour plusieurs il serait vu comme un moment postérieur au processus de recherche, nous l’incluons comme partie de la recherche car nous le considérons comme un moment pertinent du processus.

La supervision et l’évaluation des découvertes, nous permet de faire une valorisation, qui dans la majorité des cas, nous conduit à nouveau au moment 2, ou qui pourrait nous rediriger au moment 1 si nous nous rendons compte que la planification n’a pas été celle que nous aurions voulue, conformément aux sujets avec lesquels nous avons entamé la recherche.

À ce moment, la personne qui fait la recherche choisit les documents qu’elle utilisera enfin et commence à identifier l’information pertinente qu’elle extraira de ceux-ci pour la noter. Il convient de mentionner que des fois, le contenu d’un document peut ne pas être une source pertinente pour notre recherche. Toutefois, sa bibliographie peut être une ressource utile contenant des informations valides qui nous permettent de continuer la recherche.

Des auteurs comme Monereo et Fuentes (2005 cités par Monereo) proposent certains critères de fiabilité ou de crédibilité, que nous devons considérer à ce moment 3. Ces critères sont comme une sorte de filtres, qui nous facilitent ce processus de supervision et d’évaluation de la recherche :

a) Concernant un ajustement effectué dans la recherche :

  • le rang qu’occupe le document dans la liste générée
  • l’indice d’affinité de la part du chercheur (en cas de besoin)
  • la ressemblance du sujet avec la table des matières du document
  • la proximité sémantique (ou de signifiés) avec le résumé ou abstract du document, ou les premiers paragraphes de ce dernier, ou avec les mots clés
  • l’extension du niveau d’approfondissement du sujet

b) Concernant la qualité relative du document :

  • le niveau d’objectivité de l’information
  • l’adéquation du ton, de la syntaxe, du vocabulaire et du style de communication par rapport au thème traité et aux destinataires
  • les aspects de conception, d’esthétique et d’originalité du format
  • la pertinence et l’opérationnalité des liens inclus
  • la publicité équilibrée et opportune
  • les options de recherche incluses
  • l’emploi de la technologie appropriée pour l’exploitation du document

c) Concernant la rigueur de l’information :

  • la réputation des auteurs ou producteurs de l’information, et la possibilité d’obtenir leur adresse électronique
  • comment est cité ce document sur d’autres sites de qualité reconnue
  • possibilités de confronter le contenu avec d’autres éléments
  • actualité thématique
  • cohérence et qualité des liens
  • fréquence d’actualisation du document ou point d’information
  • nombre de consultations de l’information.

L’information correspondant à ces critères de fiabilité, peut être enregistrée dans un ou plusieurs dossiers, ou bien enregistrée dans un même document. Cette séparation de matière première est fondamentale, parce que si l’information est fausse, la synthèse des résultats le sera également.

Moment 4 : évaluation du processus-même de recherche

Comme le relève Monereo (2009), il s’agit d’une étape fréquemment oubliée, et elle est justement celle qui doit garantir que le chercheur apprenne de ses succès et de ses erreurs, afin d’être plus efficace dans les recherches futures.

Pour ce faire, nous devons mettre en contraste les itinéraires ou routes de recherche initialement planifiés et les changements qu’ils subiront, évaluer l’efficacité des décisions prises, et celle des procédures de recherche déployées. Ces actions nous permettront de nous entraîner pour une meilleure recherche dans le futur.

Par conséquent, l’évaluation du processus de recherche suppose que nous soyons capables de nous représenter mentalement le processus suivi, et que nous puissions prendre de la distance d’exécution, pour pouvoir la rendre plus judicieuse.

Si nous relisons ce texte, nous constaterons que chercher une information documentaire valide pour travaux scientifiques sur internet n’est pas une tâche aisée. En principe, ces normes et conseils nous paraîtront plus comme des obstacles plutôt que des outils, parce qu’ils supposent certainement un processus d’apprentissage et d’entraînement. Maintenant, une fois que nous avons acquis les compétences pour effectuer des recherches stratégiques, le moment de l’apprentissage vif est d’une grande valeur. Sans rendre la pratique routinière -chose qui serait incohérente s’il faut agir de manière stratégique- nous acquerrons certaines habitudes et une série de ressources personnelles qui nous disposent d’une certaine manière devant l’immense champ d’informations que fournit Internet.

L’invitation à transformer ces pages en référence orientatrice de nos pratiques de recherche reste ouverte. Au départ, il est possible que nous devions y revenir, souvent, au fil du temps elles deviendront un matériel d’archive,

3. Base de données Thèses.fr

Le moteur de recherche Thèses.fr recense les thèses de doctorat en préparation ou soutenues en France quel que soit leur support depuis 1985. En 2015, plus de 365 000 thèses sont référencées. L’adresse électronique pour y accéder est la suivante5 : http://www.theses.fr/

5. Moteur de recherche de thèses soutenues en France, Thèses. Consulté le 20 août 2015 à l’adresse suivante : http://www.theses.fr/

Son accès est gratuit et il n’est pas nécessaire de s’inscrire pour accéder aux données. Vous pourrez effectuer votre recherche via la recherche simple, qui apparaît automatiquement dès que vous accédez à l’adresse du site. (cf. figure 1).

Il est donc possible de faire une recherche basique de termes, nom d’auteur ou directeur de mémoire entre guillemets, et tous les résultats contenant les occurrences sortiront. Vous pouvez également, si vous chercher un auteur ou une thèse en particulier, opter pour la recherche avancée en bas du cadre, en bleu. (cf. figure 2).

Ici aussi, on peut ne connaître qu’un seul des champs (par exemple la date de soutenance ou l’Université), et la recherche portera tout de même ses fruits ; au contraire, cet outil permet également de faire des recherches restrictives.

Lorsque vous accédez à une recherche, il est également bon de savoir que vous avez plusieurs options de filtres (la première se trouvant dans la partie supérieure du site permettant de trier les thèses uniquement disponibles au format électronique. Vous disposez de filtres plus nombreux à gauche de vos résultats. Vous pouvez en effet filtrer votre recherche selon les filtres suivants : date de soutenance, établissement, disciplines, école doctorale, langue, directeur de thèse et domaine.

Prenons comme exemple que nous cherchons une thèse consacrée à la figure de l’indien. Nous tapons les mots-clés « figure de l’indien » et nous aurons 5 résultats (en date du 14/08/2015). Nous désirons accéder à la thèse soutenue en 1989 par Erich Fisbach sur La figure de l’indien : une problématique du roman bolivien du XXe siècle.

On peut constater dans l’encadré rouge que le document est consultable en bibliothèque et en cliquant sur ce lien (Consulter), vous verrez apparaître les détails de l’ouvrage (dans la bibliothèque de quelle université il se trouve, et si le PEB (Prêt Entre Bibliothèques) existe. Cela est surtout le cas pour les thèses ayant plus d’une dizaine d’années qui n’étaient pas toujours numérisées comme aujourd’hui et dont l’accès au format papier est par conséquent plus difficile.

Prenons maintenant un exemple de recherche dont la ressource est disponible au format électronique. (cf. figure 4)

 

On constate la possibilité de cet accès par le petit icône bleu  Accéder en ligne. Si l’on clique pour cet exemple précis dessus, on sera renvoyé vers un autre site où la recherche est accessible dans la partie droite de l’écran au format PDF (dans l’encadré rouge de la figure 4.5). Ce site est aussi utilisable comme bade de sonnées d’archives ouvertes 6. (https://tel.archives-ouvertes.fr/)

6. Ressource électronique des Archives ouvertes du TEL :  https://tel.archives-ouvertes.fr/. Consultée le 20 août 2015

Parfois, la recherche de ressources électroniques peut renvoyer à un autre site très courant et faisant figure de référence dans le domaine du SUDOC. Mais nous préférons ici lui consacrer une annexe à part entière.

 

 

4. Base de données SUDOC

Le SUDOC 7 (Système universitaire de documentation) est un catalogue consultable en ligne et comprenant les documents (sur tout de recherche ou liés à l’éducation) que possèdent les diverses universités et établissements d’enseignement supérieur de France. Le SUDOC a été mis en place par l’ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur) et a évolué jusqu’à fournir une interface et un catalogue les plus accessibles et complets possibles. La page d’accès au SUDOC se faire à travers l’adresse suivante :  http://www.sudoc.abes.fr/. Voici sur cette figure 6 une impression d’écran de l’accès au site.

7. Base de données du SUDOC :  http://www.sudoc.abes.fr/

Consultée le 20 août 2015

La recherche peut se faire selon divers filtres se trouvant dans le menu déroulant des encadrés situés au-dessus de l’onglet de Recherche dans la partie supérieure gauche de la page Internet. Vous pouvez insérer n’importe quel élément du plus large au plus précis concernant l’auteur ou des mots-clés de la recherche par exemple.

Illustrons par un exemple. Disons que nous recherchons une thèse en particulier dont nous connaissons le titre : « Du paysage de l’un à l’autre du paysage. Discours du paysage, pouvoir et identité(s) en Colombie au 19ème siècle. ». Nous saisissons ce texte dans la barre de recherche en nous assurant que le deuxième encadré soit « Tous les mots » et nous atteignons une page, visible sur la figure 7 suivante.

Nous constatons que dans la notice détaillée de la thèse, nous avons une ligne nous disant Accès en ligne et qui se rapporte au site Thèses.fr (évoqué dans l’annexe 1) avec un lien vers le document, au format PDF, que l’on pourra consulter. Vous disposez également dans le carré bleu à gauche d’un icône Accès en ligne, avec le symbole d’un globe terrestre. Si vous cliquez dessus, vous verrez apparaître des liens sur lesquels vous pouvez cliquer pour obtenir directement le document. Il s’agira de liens tels que Thèses.fr ou autre base de données et/ou, et c’est courant, du lien de la page de l’Université où la soutenance a été généralement faite. Vous constaterez, et c’est bien pratique, que le SUDOC vous propose au-dessus des termes de votre recherche à côté de la liste des résultats et de la notice détaillée (à laquelle vous accédez de façon automatique), un icône vous indiquant Où trouver ce document. Cela est important car il faut garder à l’esprit que tout comme le site Thèses.fr que nous avons évoqué dans l’annexe précédente, le document que vous recherchez peut en raison de son ancienneté ou de la politique de l’enseignement supérieur, ne pas être disponible au format électronique, mais seulement au format papier. L’option de PEB est donc là encore très utile.

 

5. Facteurs d’impact des revues

Introduction autour de la définition9

Pour toutes sortes de dossiers (promotions, projets, financements), le chercheur doit produire une liste de publications. Cette liste est utilisée par les institutions et les bailleurs de fonds pour évaluer son activité scientifique.

Toutes les publications n’ont pas la même notoriété, la même visibilité et un article dans une revue bien cotée aura plus de “poids” qu’un article dans une revue plus confidentielle ou moins scientifique.

L’objectif des outils bibliométriques est de faire des comparaisons entre revues, entre chercheurs, entre institutions et de proposer des classements.

9. Le contenu de notre introduction est extrait du chapitre 5 Ce qu’il faut savoir (notoriété des publications) dont la propriété appartient à Pochet, B. (2012). Lire et écrire la littérature scientifique. Presses agronomiques de Gembloux. Nous avons extrait, coupé le contenu et adapté les numéros des figures à notre numérotation, ainsi  que  les  lettres,      à  partir  de la page Web  suivante :  https://www.google.es/ url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CCAQFjAAahUKEwjU1Iyk- arIAhXDWhoKHTlcCSo&url=http%3A%2F%2Forbi.ulg.ac.be%2Fbitstream%2F2268%2F109540%2F2%2FLire_Ecrir e.pdf&usg=AFQjCNFKjSwK2hbl-U9cA8ilQCb8N7Ln6g&bvm=bv.104317490,d.d2s&cad=rja
  • Le facteur d’impact

Le facteur d’impact (IF, impact factor) d’une revue est une valeur calculée par Thomson Scientific (anciennement ISI – Institute of Scientific Information) depuis 1965. L’IF est l’outil le plus ancien et le plus réputé auprès des scientifiques.

  • Le calcul du facteur d’impact

La base de données Web of Science (WoS) a la spécificité de reprendre, en plus des données bibliographiques (titre, auteur(s)…), les bibliographies complètes de chaque article.

Le calcul est réalisé à partir du nombre de citations dans ces bibliographies (de ± 8 500 revues reprises dans le WoS).

Pour calculer l’IF 2010 d’une revue :

–  on compte, en 2010, le nombre de citations d’articles publiés en 2008 et en 2009 par cette revue ;

–  on divise ce nombre par le nombre d’articles que cette revue a publié au cours de cette même période (en 2008 et en 2009).

 

Si l’IF est de 2,00 pour une revue et que cette revue a publié 50 articles au cours de ces deux années, cela signifie :

–  qu’il y a, en 2010, 100 citations d’articles (publiés en 2008 ou en 2009) de cette revue (100/50=2) ;

–  que l’on peut considérer, qu’en moyenne, en 2010, chaque article a été cité 2 fois.

L’IF est une mesure de la notoriété d’une revue et non d’un article. Les IF calculés par

Thomson Scientific sont publiés une fois par an (en juin) dans le Journal Citation Reports.

  • Les autres indicateurs du Journal Citation Reports

Dans le Journal Citation Reports on peut également trouver, pour chaque revue :

–  le nombre total d’articles publiés durant l’année ;

–  le nombre total de fois où le périodique a été cité par d’autres périodiques au cours de l’année ;

–  le facteur d’impact sur cinq ans, calculé de la même manière que l’IF mais sur une période plus longue (par exemple, pour le IF5 2010, le nombre de citations, en 2010, d’articles publiés entre 2005 et 2009 divisé par le nombre d’articles publiés sur cette période) ;

–  l’Immediacy index qui est le nombre moyen de citations d’articles au cours de l’année même de leur publication ;

–  le Cited Half-Life, qui donne l’âge médian des citations sur base de la médiane du nombre de citations des articles publiés, triées par année de publication ;

–  l’Eigenfactor Score et l’Article Influence Score calculés sur base des citations des cinq dernières années (comme l’IF5) mais en tenant compte du facteur d’impact des revues qui citent et en supprimant les auto-citations (articles cités par un autre article de la même revue).

  • Le h index

Le h index ou indice de Hirch quantifie la production scientifique d’un chercheur et les citations de ses publications.

Ce sont les publications d’un auteur (pas celles d’une revue) qui sont mesurées.

Le h index a au départ été développé pour les physiciens afin de tenter de quantifier leurs “qualités scientifiques”. Il est calculé à partir de la distribution des publications (voir l’exemple dans la figure ci-dessous où le h index est de 34 parce que le 35e article, par ordre de citation, a été cité 34 fois).

 

(Voici le lien du site de Thomson Reuters consacré à l’outil Journal Citation Reports :  http://about.jcr.incites.thomsonreuters.com/)

 

Autre outil de facteur d’impact des revues : le Google Scholar10

Il faut tout d’abord préciser que cet outil est également valable pour notre partie consacrée à la recherche d’informations et aux bases de données. Google Scholar est un service appartenant à l’entreprise Google permettant entre autre la recherche scientifique. Il a été lancé en 2004 et contient des thèses, articles universitaires, citations ou ouvrages scientifiques.

10. Moteur de recherche Google Scholar :  https://scholar.google.fr/

Consulté le 25 août 2015

Dans la partie qui nous intéresse, à savoir le facteur d’impact des revues, il faut accéder à la page française Web de Google scholar :  https://scholar.google.fr/. Ensuite, il faut accéder à l’onglet Statistiques (cf. figure 10).

Lorsque l’on y accède, on peut voir sur la gauche un ensemble de filtres de domaines d’intérêt et de langues. On voit également apparaître deux en-têtes de colonnes : l’indice H5 et la médiane h5 (cf. figure 11).

Si l’on prend la première ligne de notre exemple, on constate que les publications relatives à la Nature (en langue anglaise) ont indice h5 de 377. Cela signifie qu’au moment de la consultation (pour nous le 14 août 2015), au cours des 5 dernières années révolues (de 2010 à 2014), les articles relatifs à la nature ont été cités au moins 377 fois.